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30/06/2023
La bande-annonce n'annonçait pas un film très original mais le film avait pour lui une sélection au festival de Cannes (dont il reviendra bredouille), une réalisatrice aguerrie (Valérie Donzelli), un livre de départ primé en 2014 et, surtout, une actrice dont j'apprécie autant le jeu que les choix des films depuis un bon moment : Virginie Effira.

J'étais curieux de voir le résultat mais j'allais voir le film sans attente démesurée ce qui le sauve sûrement du plantage total. Il faut dire que, dès le départ, les deux jumelles jouées par Virginie Effira ne lancent pas le film sur les meilleures bases. On sent à plein nez la "performance" inutile alors que cela influe directement sur la mise en scène (et pas pour le meilleur...).

La suite du film  verra l'action se concentrer sur ce couple qui, dès le départ, semble bancal. C'est bien le problème de ce film qui semble dire que la pauvre femme sans amis et sans défense est attirée par le méchant monsieur qui va lui pourrir la vie en la faisant directement tomber enceinte puis en l'éloignant de ses proches pour mieux la manipuler. Ah, mais voilà donc le fameux "pervers narcissique" dont on entend parler à tout bout de champ dans les forums ?

Je ne doute pas que ce caractère existe mais l'humain me paraît bien plus complexe (et plus sournois) que ce que ne laisse transparaître ce personnage qui prend son envol dans quelques scènes plus ou moins spectaculaires (l'interrogatoire mené à la maison ou simplement la manière dont il l'empêchera, sans y paraître, de prendre un poste de professeur dans un lycée). À côté de cela, tout semble surjoué et surtout, pas une fois on se demande si le personnage joué par Effira n'est pas en train d'affabuler (car lorsqu'on a la sensation d'être toujours surveillé, cela peut être le cas ou de la "simple" paranoïa). On sent qu'il ne faudrait pas que le spectateur s'égare donc, à chaque fois, l'action est surlignée ce qui enlève au film toute subtilité et ne fait que s'interroger sur ce qui fait qu'une personne (femme ou homme) empêtrée dans ce genre de situation n'arrive pas à saturation et n'envoie pas tout valser (en se barrant, en blessant l'autre ou soi-même).

Bref, "l'amour et les forêts" est un film mineur qui sera sauvé par son casting mais qui me parait d'une faiblesse indigne d'une sélection cannoise. J'espère que les prochains films qui auront concouru pour la célèbre palme rattraperont cela ce qui, par chance pour eu, ne devrait pas être trop difficile !
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